Le Cinéma 2.0 : le numérique en haut de l’affiche

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Un mode de consommation en perpétuelle évolution

Depuis la création du cinéma en 1885 par les frères Lumière, ce dernier n’a pas cessé de connaître progrès et nouvelles approches afin d’aborder différemment le 7e art. Et plus particulièrement depuis le début des années 2000, le cinéma connaît une révolution sur bien des aspects notamment grâce à l’impact omniprésent d’Internet. Par exemple, le mode de consommation et de distribution du film s’effectue de moins en moins de façon traditionnelle.

Aujourd’hui, les consommateurs privilégient le cinéma davantage via les sites/applications de streaming en ligne comme Netflix, Disney +, HBO Max ou bien via les sites de visionnage illégaux, qui eux représentent un certain danger aussi bien éthique que financier.

Plutôt que de visionner les derniers blockbusters en salles, à la télévision ou encore via la location de films dans les vidéoclubs. Une tendance qui s’est constatée en 2005 avec l’ascension fulgurante de YouTube devenant rapidement l’un des sites internet les plus consulté à travers le monde . L’un des avantages du streaming contrairement au cinéma est la diversité du contenu proposé en variant nouvelles sorties et anciens films, qui ne sont quant à eux pas diffusés dans les salles noires.

Qui dit évolution des moyens de consommation des contenus cinématographiques dit évolution des moyens technologiques dans la réalisation de ces derniers. Au cours de la dernière décennie, l’utilisation des effets visuels ; que ce soit la modélisation, composing, animation ou encore simulation FX; est de plus en plus conséquente voire même essentielle pour le bon déroulement d’une réalisation.

Cependant, plusieurs studios d’effets visuels se sont retrouvés dans une situation économique préoccupante à l’image du studio français Duboi ayant fermé en fin d’année 2011. Ce dernier est pourtant réputé pour sa qualité de travail en post-production. La croissance importante de ce domaine explique une situation économique incertaine qui contraste avec une avancée technologique de plus en plus présente au grand écran.

Les doublures numériques créées avec l’IA

Cette croissance qui ouvre de nouveaux horizons quant à cette rapide évolution du cinéma incarnée à chaque étape par l’arrivée de nouvelles technologies connaît aujourd’hui un tournant décisif avec la mise en place progressive de l’intelligence artificielle générative sur les tournages. En effet, l’IA est de plus en plus présente dans l’esprit des réalisateurs et des spécialistes des effets spéciaux qui s’en emparent afin de créer de nouvelles techniques visuelles.

Aujourd’hui, nous allons nous attarder sur l’une de ces techniques : la doublure numérique créée avec l’IA. La doublure numérique créée avec l’IA d’un acteur ou d’une actrice est sa représentation virtuelle générée grâce à l’intelligence artificielle générative qui peut être utilisée pour diverses applications cinématographiques : rajeunir ou vieillir l’acteur, terminer un tournage en mettant en scène un acteur décédé ou indisponible, réaliser des cascades dangereuses pour l’acteur, ou encore créer des scènes impossibles à filmer. Afin de mettre en place cette technologie, il y’a plusieurs étapes à respecter : la capture des expressions faciales à l’aide de la performance capture, la capture de mouvements grâce à la motion capture, la modélisation 3D par l’IA d’un modèle fidèle à l’apparence et aux mouvements de l’acteur et enfin l’application des données de capture au modèle 3D.

Afin de voir pour la première fois des doublures numériques créées par IA au grand écran, il faut remonter à 2016 et « Rogue One : A Star Wars Story » où Carrie Fisher a été rajeunie pour son rôle de la Princesse Leïa et Peter Cushing ressuscité numériquement pour reprendre son rôle du Grand Moff Tarkin alors qu’il est décédé en 1994.

En somme, les doublures numériques créées par l’IA sont en train de révolutionner le cinéma, toutefois, le cinéma, tout en restant un espace d’innovation, devra trouver un équilibre entre exploitation des nouvelles technologies et respect de l’héritage artistique et humain qui fait sa richesse.

Bibliographie et sources

Article de revue :

Hamus-Vallée Réjane, « Une crise paradoxale : les mutations du champ des effets visuels à l’ère du tout numérique », Théorème, no 34, 2022, p. 51-59.

 

Page web :

AdminRacine2017, L’IA fait son cinéma : nouveaux horizons technologiques et juridiques, consulté le 2 décembre 2024. Disponible ici

Salvador Elisa et Benghozi Pierre-Jean, Comment la technologie et le numérique ont révolutionné l’industrie du cinéma, consulté le 2 décembre 2024. Disponible ici

Aelbrecht Baptiste & Mojsilovic Jacques, Numalis – Education – L’intelligence artificielle, nouvel acteur du cinéma et de l’industrie du film, consulté le 2 décembre 2024. Disponible ici

Scoffier Axel, Repenser l’industrie du cinéma à l’ère numérique, consulté le 2 décembre 2024; Disponible ici

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