Les technologies numériques ont profondément transformé la création artistique, offrant de nouveaux horizons d’expression. Parmi les artistes emblématiques de cette révolution, Refik Anadol se distingue particulièrement dans le domaine des installations interactives.
Des pratiques innovantes
L’art numérique repose aujourd’hui sur plusieurs formes artistiques novatrices :
- L’art génératif : Des algorithmes créent des œuvres autonomes, explorant l’imprévu et l’automatisation.
- La réalité virtuelle : Des technologies immersives qui transforment l’expérience artistique.
- Le glitch art : Un courant qui célèbre les imperfections numériques.
L’interactivité au cœur de la création
Refik Anadol incarne parfaitement cette nouvelle génération d’artistes numériques. Ses installations, comme Unsupervised, utilisent des données en temps réel pour produire des visuels dynamiques et évolutifs. Ses œuvres brouillent les frontières traditionnelles entre création et réception, invitant le spectateur à devenir acteur de l’expérience artistique.
De nouveaux espaces d’exposition
Les lieux comme l’Atelier des Lumières à Paris ou les installations de teamLab offrent désormais des expériences sensorielles immersives, où les projections numériques enveloppent littéralement le public.
L’émergence du métavers et des NFT ouvre également de nouvelles perspectives, permettant aux artistes de toucher un public mondial et de donner une valeur unique à leurs créations digitales.

L’art numérique continue d’évoluer, repoussant constamment les limites de notre imagination et de notre perception artistique.
L’art numérique est un domaine artistique vaste et en constante évolution qui utilise les technologies numériques comme partie intégrante du processus créatif ou de présentation.
Historique
Années 1950
L’art numérique émerge avec les travaux de Ben Laposky, qui utilise un oscilloscope pour créer des formes abstraites appelées « Oscillons ». En manipulant les ondes électriques, il parvient à générer des images qu’il photographie pour les conserver. Ces œuvres, bien que basées sur des technologies électroniques et non informatiques, sont considérées comme les premiers pas de l’art numérique modernes dans les années 1960.
En Allemagne, Frieder Nake et Georg Nees se démarquent comme pionniers de l’art génératif. Ils utilisent des programmes informatiques pour créer des œuvres abstraites composées de formes géométriques générées par des algorithmes. En 1965, leurs œuvres sont exposées à Stuttgart, marquant l’une des premières expositions d’art numérique.
Années 1970
C’est une visibilité accrue de l’art numérique grâce aux expositions dédiées. C’est aussi l’époque des premières expériences en animation et modélisation 3D, rendues possibles par les progrès de la technologie informatique. Des artistes et chercheurs explorent également la synthèse d’image et la vidéographie expérimentale, posant les bases de l’art vidéo et de la réalité virtuelle.
Années 1980
Des logiciels de création graphique comme Adobe Illustrator (lancé en 1987) permettent aux artistes de dessiner et de manipuler des œuvres numériques directement sur leurs ordinateurs, démocratisant ainsi l’accès aux outils créatifs. Cette période voit également les débuts de Photoshop, en 1988, qui révolutionne le traitement d’image et permet des manipulations numériques inédites.
Années 1990
Avec l’essor d’Internet, l’art numérique devient actif et collaboratif. Des artistes comme Jeffrey Shaw expérimentent la réalité virtuelle et augmentée, explorant les possibilités de l’art immersif. Les œuvres deviennent interactives, permettant au public de participer à l’œuvre artistique. C’est également la naissance de l’art en ligne (net art), où des œuvres sont créées et partagées sur le Web.
2000s – Présent
Dans les années 2000, de nouvelles technologies augmentées, la réalité virtuelle et l’intelligence artificielle transforment l’art numérique. En 2020, les NFT (tokens non fongibles) bouleversent le marché de l’art en permettant aux artistes numériques de vendre leurs œuvres avec un certificat de propriété unique, renforçant la valeur des créations numériques et attirant un nouveau public d’investisseurs et de collectionneurs.
Les pionniers de l’art numérique
Ben F. Laposky
Cet artiste américain est le tout premier artiste numérique. En 1952, il commence à créer des œuvres appelées « Oscillons » en manipulant des ondes sur un oscilloscope. Ces images abstraites, photographiées pour être préservées, représentent les premières œuvres d’art réalisées avec des machines électroniques, même si elles n’utilisent pas encore l’ordinateur.
Frieder Nake
Mathématicien et artiste allemand, Frieder Nake se distingue dans les années 1960 par des programmes informatiques pour générer des formes abstraites. Ses œuvres sont parmi les premières à employer un traceur, une imprimante traçante qui traduisait les instructions de l’ordinateur en dessins géométriques. Nake considère que l’algorithme et les paramètres définis par l’artiste sont la clé de l’expression artistique.
Georg Nees
Autre pionnier allemand, Georg Nees collabore avec Nake pour explorer le potentiel artistique des ordonnances des œuvres générées par des algorithmes et exposer dès 1965, devenant l’un des premiers artistes numériques à présenter publiquement son travail, ce qui contribue à donner de la légitimité à cette nouvelle forme d’art.
Harold Cohen
En 1973, Harold Cohen, artiste britannique, développe AARON, un programme informatique conçu pour dessiner des images artistiques, AARON évolue pour produire des œuvres toujours plus complexes, devenant l’un des premiers exemples de l’intelligence artificielle dans l’art. Cohen montre comment l’ordinateur peut, sous certaines contraintes, agir comme un « assistant créatif ».
Nam June Paik
Artiste coréen installé aux États-Unis, Nam June Paik est reconnu comme le pionnier de l’art vidéo. Dans les années 1960, il utilise l’art vidéo pour créer des œuvres visuelles en mouvement et devient une figure centrale de l’art électronique. Paik est un pionnier de l’utilisation de l’image de synthèse, contribuant à l’évolution de l’art numérique et des installations multimédias.
L’Oscilloscope et les « Oscilloscopes »
Ben F. Laposky utilise des oscilloscopes pour générer des formes abstraites en électriques, qu’il capture en photographies. Cette technique est l’une des premières à utiliser des machines pour produire de l’art visuel. Bien que rudimentaire, elle démontre le potentiel des dispositifs électroniques dans la création artistique.


L’ordinateur et les imprimantes traceurs
Dans les années 1960, l’usage des traceurs (imprimantes traçantes) devient commun parmi les premiers artistes numériques comme Nake et Nees. Ces imprimantes transforment les commandes informatiques en formes géométriques tracées sur papier, permettant la création de dessins précis et systématiques. La possibilité de manipuler les algorithmes rend chaque œuvre unique et ouvre la voie à l’art génératif.
La vidéo et l’image de synthèse
Dans les années 1970, des artistes comme Nam June Paik commencent à utiliser la vidéo comme médium artistique. La synthèse d’images permet également de créer des animations et d’introduire du numérique. Ces techniques, souvent liées aux premiers essais en réalité virtuelle et augmentée, font ressortir l’émergence d’œuvres immersives.
L’art génératif et les algorithmes
L’art génératif se développe grâce à l’usage des algorithmes programmés par les artistes, pour générer des formes et motifs autonomes en fonction des paramètres donnés. Créer des images uniques et répétables, apportant une nouvelle dimension à l’art abstrait et à la notion de contrôle dans la création artistique.


Les logiciels de création
Avec l’arrivée de logiciels comme Photoshop et Illustrator dans les années 1980, l’art numérique se démocratise. Ces outils permettent aux artistes de manipuler des images avec précision et une liberté. Ils ouvrent la voie à de nouvelles formes d’expression artistique, comme l’art du collage numérique et le design graphique.
Bibliographie et sources
« AARON », Wikipédia, [en ligne]. [Consulté le 25/11/2024]. Disponible à l’adresse : Disponible ici.
ART NUMÉRIQUE – Encyclopædia Universalis, [en ligne]. [Consulté le 25/11/2024] : Disponible ici.
« Nam June Paik », Wikipédia, [en ligne]. [Consulté le 25/11/2024] : Disponible ici.
Ben F. Laposky | Database of Digital Art, [en ligne]. [Consulté le 25/11/2024] : Disponible ici.
« Ben F. Laposky », Wikipédia, [en ligne]. [Consulté le 25/11/2024] : Disponible ici.
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Blog – Art numérique et art digital : où en est-on ?, [en ligne]. [Consulté le 25/11/2024] : Disponible ici.
Edward Zajec | Database of Digital Art, [en ligne]. [Consulté le 25/11/2024] : Disponible ici.
L’art numérique : définition, formes d’art et enjeux | Adobe, [en ligne]. [Consulté le 25/11/2024] : Disponible ici.
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